Surprenante technique de pêche de l'Ayu
+3
anthon54
John57000
Exotom
7 participants
Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Ven 25 Mai 2012 - 20:24
Je suis sûr que vous êtes tous tombés, en surfant sur des boutiques de matériel nippones, sur des accessoires et des cannes dites « Ayu ».
C’est quoi donc ce truc-là ?
L’ayu (Plecoglossus altivelis) est un salmonidé migrateur qui peuple une très grande partie des fleuves de type « 1e catégorie » du Japon lors de sa remontée pour la ponte. Sa chaire est très prisée par les Japonais et la pêche de ce drôle de poisson est rarement conclue par une remise à l’eau. La technique employée pour le capturer explique en grande partie cela.
Voilà la bête :
Pas très impressionnante, les tailles maximales sont de l’ordre de la trentaine de centimètre. Vous aurez reconnu qu’il s’agit bien d’un salmonidé à sa nageoire adipeuse entre la dorsale et la caudale.
Le problème fondamental dans cette pêche, c’est que ce poisson se nourrit essentiellement d’algues couvrant les rochers. Comment le pêcher alors ? Et bien les Japonais tirent avantage de la très forte territorialité de ce poisson. En effet, lorsqu’il s’est trouvé un caillou sympa derrière lequel il peut tranquillement se poster sans trop à lutter contre le courant, l’ayu chasse vigoureusement tous les intrus.
Les Japonais utilisent donc un ayu vivant au bout de leur ligne, qu’ils baladent derrière les rochers qui semblent habités. Cet ayu « captif » et piqué par une petite agrafe sur le nez et à proximité de l’anus. Le bas de ligne se termine par un hameçon « voleur » trainant derrière la bête captive, environ 10 cm plus loin. Il s’agit d’un hameçon à la forme assez spéciale et pourvu de 4 pointes.
Voici un schéma plus clair sans doute que mon blabla :
En fait, le matin, le pêcheur passe à sa boutique favorite pour y acheter un ayu vivant. Ensuite, chaque nouvelle capture remplace l’ayu « appat » précédent.
Ce poisson est très méfiant et il doit être pêché à distance. On utilise donc des cannes très longues, un peu comme des barres dans la pêche à la truite à la barre. Les cannes de 10m ne sont pas rares. La pêche s’effectue debout, dans l’eau des torrents, le poids doit donc être réduit (250 – 350g). Les cannes de plus de $2000 ne sont pas rares du tout.
La ligne se compose de 4 parties.
La première est dite « aeral line », la ligne aérienne, celle qui ne touche pas l’eau. Elle est relativement fine du fait de la méfiance du poisson et de la clarté de l’eau. A ce que j’ai lu, elle tourne aux environs de 8 à 10°°.
La seconde partie est dite « underwater line », la ligne subaquatique, celle qui se trouve dans l’eau. Là c’est de la bijouterie : 3 à 4°°. Ce sont des composites très spéciaux. A ce que j’ai lu, un mètre de ce matériau coute $3.5. Ça n’a rien à voir avec nos produits européens standards. Sur cette partie sont placés des rigolettos en version japonaise pour suivre l’évolution de l’ayu.
La troisième est dite « landing line », elle est très courte (quelques inches) et a pour but d’absorber le choc lors de l’attaque de l’ayu. Elle sert aussi à résister au frottement sur les pièces métalliques qui fixent l’ayu à la ligne. C’est un peu plus costaud mais tout est très relatif : 8 à 10°°.
Enfin, la dernière section est dite « crossing line » et permet de rejoindre les deux fixations de l’ayu captif (dans le nez et à proximité de l’anus) ainsi que l’hameçon voleur.
Voici le mode d’eschage :
A la touche, le poisson est travaillé tout en douceur, les nylons étant très fins. Il y a toute une technique pour faire sauter le poisson sur les derniers mètres et le choper au vol avec une épuisette « raquette » à la forme un peu spéciale, de manière à amortir le choc pour ne pas casser la ligne. Ce n’est pas du tout le mode d’épuisage qu’on connait chez nous.
L’action de pêche résumée en quelques dessins:
Quelques prises:
Voilà une pêche du bout du monde, pas No Kill du tout, pas du tout applicable chez nous mais extrêmement populaire au Japon. C’est toujours bon de regarder autre chose que son nombril en bons français que nous sommes.
C’est quoi donc ce truc-là ?
L’ayu (Plecoglossus altivelis) est un salmonidé migrateur qui peuple une très grande partie des fleuves de type « 1e catégorie » du Japon lors de sa remontée pour la ponte. Sa chaire est très prisée par les Japonais et la pêche de ce drôle de poisson est rarement conclue par une remise à l’eau. La technique employée pour le capturer explique en grande partie cela.
Voilà la bête :
Pas très impressionnante, les tailles maximales sont de l’ordre de la trentaine de centimètre. Vous aurez reconnu qu’il s’agit bien d’un salmonidé à sa nageoire adipeuse entre la dorsale et la caudale.
Le problème fondamental dans cette pêche, c’est que ce poisson se nourrit essentiellement d’algues couvrant les rochers. Comment le pêcher alors ? Et bien les Japonais tirent avantage de la très forte territorialité de ce poisson. En effet, lorsqu’il s’est trouvé un caillou sympa derrière lequel il peut tranquillement se poster sans trop à lutter contre le courant, l’ayu chasse vigoureusement tous les intrus.
Les Japonais utilisent donc un ayu vivant au bout de leur ligne, qu’ils baladent derrière les rochers qui semblent habités. Cet ayu « captif » et piqué par une petite agrafe sur le nez et à proximité de l’anus. Le bas de ligne se termine par un hameçon « voleur » trainant derrière la bête captive, environ 10 cm plus loin. Il s’agit d’un hameçon à la forme assez spéciale et pourvu de 4 pointes.
Voici un schéma plus clair sans doute que mon blabla :
En fait, le matin, le pêcheur passe à sa boutique favorite pour y acheter un ayu vivant. Ensuite, chaque nouvelle capture remplace l’ayu « appat » précédent.
Ce poisson est très méfiant et il doit être pêché à distance. On utilise donc des cannes très longues, un peu comme des barres dans la pêche à la truite à la barre. Les cannes de 10m ne sont pas rares. La pêche s’effectue debout, dans l’eau des torrents, le poids doit donc être réduit (250 – 350g). Les cannes de plus de $2000 ne sont pas rares du tout.
La ligne se compose de 4 parties.
La première est dite « aeral line », la ligne aérienne, celle qui ne touche pas l’eau. Elle est relativement fine du fait de la méfiance du poisson et de la clarté de l’eau. A ce que j’ai lu, elle tourne aux environs de 8 à 10°°.
La seconde partie est dite « underwater line », la ligne subaquatique, celle qui se trouve dans l’eau. Là c’est de la bijouterie : 3 à 4°°. Ce sont des composites très spéciaux. A ce que j’ai lu, un mètre de ce matériau coute $3.5. Ça n’a rien à voir avec nos produits européens standards. Sur cette partie sont placés des rigolettos en version japonaise pour suivre l’évolution de l’ayu.
La troisième est dite « landing line », elle est très courte (quelques inches) et a pour but d’absorber le choc lors de l’attaque de l’ayu. Elle sert aussi à résister au frottement sur les pièces métalliques qui fixent l’ayu à la ligne. C’est un peu plus costaud mais tout est très relatif : 8 à 10°°.
Enfin, la dernière section est dite « crossing line » et permet de rejoindre les deux fixations de l’ayu captif (dans le nez et à proximité de l’anus) ainsi que l’hameçon voleur.
Voici le mode d’eschage :
A la touche, le poisson est travaillé tout en douceur, les nylons étant très fins. Il y a toute une technique pour faire sauter le poisson sur les derniers mètres et le choper au vol avec une épuisette « raquette » à la forme un peu spéciale, de manière à amortir le choc pour ne pas casser la ligne. Ce n’est pas du tout le mode d’épuisage qu’on connait chez nous.
L’action de pêche résumée en quelques dessins:
Quelques prises:
Voilà une pêche du bout du monde, pas No Kill du tout, pas du tout applicable chez nous mais extrêmement populaire au Japon. C’est toujours bon de regarder autre chose que son nombril en bons français que nous sommes.
- John57000Pêcheur de lacs et rivières
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Ven 25 Mai 2012 - 21:00
le coup de l'epuisette a mi-chemin avec le filet a papillon j'adore ! Doit y avoir des casses, et des ratés en nombres !
Dans nos eaux on peut jouer aussi sur la territorialité du brochet avec un leurre de pike assez gros,j'ai déja eu des résultats en fesant post par post quand rien ne mordait.
- anthon54Perche en canal
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Ven 25 Mai 2012 - 22:54
un brin déxotisme ne fait pas de mal :-)
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Sam 26 Mai 2012 - 8:19
ca marche aussi a Metz vers la poste pour la peche au maquereaux
il suffit d'aller em...r la madame ..... ca fait rappliquer le m...
l'instinc de territorialité
il suffit d'aller em...r la madame ..... ca fait rappliquer le m...
l'instinc de territorialité
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Sam 26 Mai 2012 - 12:54
Sympa le "petit" article
Excellent
Guy535 a écrit:ca marche aussi a Metz vers la poste pour la peche au maquereaux
il suffit d'aller em...r la madame ..... ca fait rappliquer le m...
l'instinc de territorialité
Excellent
- crankerSandre en lac
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Sam 26 Mai 2012 - 20:22
interessant ces explications
- lepidotusPerche en canal
Re: Surprenante technique de pêche de l'Ayu
Sam 1 Sep 2012 - 14:55
Cortex a écrit:L’ayu (Plecoglossus altivelis) est un salmonidé migrateur qui peuple une très grande partie des fleuves de type « 1e catégorie » du Japon lors de sa remontée pour la ponte. Sa chaire est très prisée par les Japonais et la pêche de ce drôle de poisson est rarement conclue par une remise à l’eau. La technique employée pour le capturer explique en grande partie cela.
En fait ce n'est pas un salmonidé malgré sa ressemblance confondante ( comme les dorados brésiliens du genre salminus , d'ailleurs, qui sont eux de la famille du piranha ), c'est en fait la seule espèce de la famille des plécoglossidés qui est apparentée à celle des éperlans ( osmeridés ) et fait donc partie de l'ordre des osmeriformes. Autre précision, comme l'anguille il monte dans les rivières pour se nourrir uniquement, et redescend dans les estuaires pour pondre. Les alevins descendent ensuite dans les eaux côtières de l'hiver au printemps après quoi ils vont grossir en rivière.
J'ai eu la chance d'aller deux fois en pêcher, c'est une pêche fascinante et excitante ( quel bordel quand le poisson se pique sur l’hameçon trainant !), et la chair est remarquablement parfumée. Quand le poisson sort de l'eau il dégage une très nette odeur de pastèque...
Menacé par la présence du black-bass qui a envahi tout l'archipel et qui a peu d'autres espèces à se mettre sous la dent...
Merci et bravo pour ce très beau travail de recherche sur ce poisson et le materiel qui lui est consacré!
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