Oh les vilains pêcheurs!!!

Pourquoi vilains? parce que notre façon de voir les choses concernant la pratique de la pêche est bien souvent très éloignée des "non-pratiquants". Même entre pêcheurs, chacun prêche sa paroisse, se persuadant qu'en tant que bon pratiquant, homme respectueux, gestionnaire, appelez ça comme vous le voudrez... il aurait la solution à tous les problèmes...

Revenons un peu sur terre et analysons ça objectivement.

La pêche, quelle est son origine?
Tout comme la chasse, la pêche a des origines très lointaines qui remontent à l'homme préhistorique. A cette époque ce dernier taillait un hameçon en os qu'il accrochait à un poil de mammouth et le tour était joué (excusez moi pour ce raccourci un peu rapide ). Contrairement à aujourd'hui, l'objectif n'était pas d'avoir le plus gros ou le plus grand (je parle de poisson biensûr ), mais bel et bien de se nourrir. Le no-kill aurait été une absurdité et ça se comprend très bien...

La pêche et son évolution
Les techniques de pêche et le matériel ont évolué, mais jusqu'il y a peu, le principe n'avait pas changé, c'est à dire pêcher pour se nourrir. D'ailleurs encore à l'heure actuelle dans certains pays très pauvres, pêcher est une nécessité pour pouvoir survivre... à part pour les touristes en mal de sensations qui visitent ces pays .

La pêche aujourd'hui
On arrive dans le vif du sujet . La pêche aujourd'hui est composées de différents groupes qu'on pourrait facilement apparenter aux groupes politiques. Pour faire simple et court, on a les extrêmes viandards, les pêcheurs modérés, les graciateurs ouverts d'esprit et les extrêmes nokilleurs...


Quelques définitions pour les novices:

Extrême viandard: Personne qui prélève tout ce qui a une queue et des nageoires, sans faire de distinction d'espèces, en vue de remplir son assiette, son congélateur et le cas échéant pour nourrir ses poules ou celles du voisin.

Pêcheur modéré: Pêcheur pratiquant une pêche raisonnée en prélevant occasionnellement du poisson pour le plaisir de la table, sans commettre d'abus pour ne pas appauvrir le milieu.

Graciateur ouvert: Pêcheur pratiquant le "catch and release", c'est à dire qu'il relâche toutes ses prises avec respect. Il respecte les autres pêcheurs et leurs pratiques même si il n'est pas en accord avec eux.

Extrême nokilleur: Pêcheur relâchant toutes ses prises, persuadé que c'est la seule marche à suivre et qui n'hésitera pas à s'en prendre au premier pêcheur prélevant un poisson.


Dans les pays développés, la pêche n'est plus une nécessité pour pouvoir se nourrir, mais le fait de manger un poisson fraîchement prélevé reste un plaisir fortement apprécié et ça se comprend très bien .

Par contre certains abusent sur les prélèvements sans se soucier de l'impact que cela peut avoir sur le milieu. Ce sont d'ailleurs bien souvent les premiers à râler lorsqu'il n'y a plus de poissons... il est toujours plus facile de se plaindre que de se bouger les fesses

A l'inverse, d'autres pêcheurs relâchent tout et pensent vivre dans le monde des bisounours . On les entend pester dès qu'un brochet est prélevé, mais ils ont l'air d'oublier qu'un pourcentage non négligeable de leurs prises ira nourrir les écrevisses.
Et oui, un poisson mal piqué, stressé pendant le combat, trop longtemps hors de l'eau pour une séance photo, risque de ne pas se remettre .
Pour ceux qui malgré cela, pensent faire mieux que les autres, avec aucunes pertes, je vous invite à vous planter un hameçon dans la joue afin de connaître les sensations de votre copain de jeu . J'oubliai, les poissons ne souffrent pas, ils aiment ça... vous leur avez demandé je suppose


Pour conclure,
- chaque pêcheur occasionne de la perte,
- le pêcheur est un peu égoïste en soi car si il ne voudrait pas faire de mal aux poissons, il ne pêcherait pas.
- la seule vraie vérité est que nous aimons la pêche, c'est dans nos instincts, c'est pourquoi il faut faire ce que l'on peut pour préserver nos populations piscicoles. Adapter les dates de fermetures en fonction du milieu et de sa situation géographique, quotas de captures, mailles adaptées, développement des frayères, et surtout implication des pêcheurs !!!

En tant que "graciateur ouvert", j'adhère complètement avec ta conclusion .

Il en faut pour tout le monde, à chacun sa catégorie messieurs dames, le tout c'est d'être en adéquation avec soit même  tout en respectant nos partenaires de jeux et nos collègues passionnés...et je rappel qu'un prélèvement ou une remise à l'eau, fait correctement, ne remet pas en cause le respect pour nos amis à écailles ...

OUI je suis pêcheur,

OUI je joue avec la vie d'un animal

OUI j'assume mon loisir et les actes qui en découlent

OUI je consommerai une partie de ma pêche si le biotope et cheptel le permettaient.

OUI ça me fait chier de voir l'état de nos rivières.

NON je ne crois plus à une prise de conscience politique, pas plus que de la part des pêcheurs.

NON je ne n'aime pas notre fédé.

NON je ne fais pas assez pour que ça change (malgré des années d'engagement dans la défense du milieu).

NON le braconnage et les viandards ne sont pas les principaux responsables de cet état des lieux. ( je pratique le no kill intégral depuis toujours)

NON je ne suis pas pessimiste (malheureusement.)

OUI j'aimerai que mes NON se transforment en OUI

d'accord Robert, pareil que toi sauf que j'aime ma fédé, même si je ne vois les gardes pêche que les 15 premiers jours succédant l'ouverture de la truite, après je peu comprendre aussi qu'ils ont d'autres taches à accomplir !

Juste aussi que j'adore 

la Morale Bidon de l'extrème viandard > "Si je ne ramène pas ce poisson à la maison, le pêcheur qui passera derrière moi lui ne fera pas de conscience et le ramènera chez lui !"

 la boucle est bouclée, le cas du poisson s'applique sur toutes les ressources que peu ramasser l'extrème viandard !