Une approche différente: le specimen hunting
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Bernard Jean Paul
Eric
Exotom
7 participants
Une approche différente: le specimen hunting
Dim 20 Sep 2009 - 18:56
Salut,
je me suis intéressé depuis quelques temps à cette approche qu'on trouve peu (pas?) en France et qui m'interpelle et attise ma convoitise.
Je vous laisse lire le fruit de ma réflexion dont l'original se trouve ici.
La traque du big fish est un technique à part entière. J'ai voulu, dans les lignes qui suivent, faire un petit topo sur le phénomène car cette approche m'intéresse de plus en plus.
1/ Un specimen hunter, c’est quoi ?
« Specimen hunter »
Qu’évoque ce qualificatif pour le pêcheur lambda ?
On pourrait se baser sur la traduction littérale de ce mot : « chasseur de spécimen ».
On ne peut pas être plus clair, pas vrai ? Les specimen-hunters sont bel et bien des chasseurs, des traqueurs, des piégeurs, bien plus que des pêcheurs, même si leurs proies sont à nageoires et qu’ils utilisent des cannes à pêche.
2/ Un specimen hunter, on en trouve où ?
En Angleterre point à la ligne.
Bon, ok, pas qu’en Angleterre, mais presque. En tous cas, c’est de ce pays qu’est venu, comme beaucoup d’autres courants, mais aussi matériels, esches et techniques, la mode des specimen hunters.
Je m’intéresse depuis quelques temps beaucoup plus à ce qui se fait en Angleterre que ce qui se fait en France, pour la simple et bonne raison que la qualité de la littérature, des sites web, des vidéos… est bien meilleure qu’en France. Bon OK, il faut comprendre l’anglais à l’écrit et à l’oral et il est vrai que les langues étrangères ne sont pas la passion ni la tasse de thé du Français moyen, mais chacun aurait fort à y gagner à aller jeter un œil outre manche, chez « ceux qui savent » et qui ont plusieurs années d’avance sur nous.
En France, l’approche de la traque du specimen (pour parler en bon français) se cantonne presque exclusivement à la carpe et au silure. Ceci peut s’expliquer par plusieurs hypothèses :
- Il n’y a pas en France l’équivalent du « British Fish Committee », à savoir l’instance qui valide et répertorie officiellement les prises de specimen. Ce comité est composé de spécialistes, notamment des hydrobiologistes et des ichtyologues et l’homologation d’un record est tout ce qu’il y a de plus sérieux lorsque les dossiers passent entre leurs mains. En France, la seule solution officielle de faire valider un record, c’est de faire appel à un huissier. Pour cela, il faut sortir quelques deniers, avoir un huissier prêt à se déplacer 7 jours sur 7 et 16h/24 voire plus, être équipé de quoi peser le poisson de manière précise avec du matériel (peson) normalisé… bref, c’est la croix et la bannière ! Alors bien sûr, vous allez me parler des revues spécialisées qui avaient mis sur pied il y a déjà pas mal d’années les records de France, mis tout ceci est non officiel et certaines revues ont abandonné le système car les abus pouvaient devenir légion. La validation du résultat ne reposait alors que sur l’honnêteté du pêcheur et d’un détaillant de pêche qui n’avait aucune obligation de neutralité. On pourrait imaginer que la Fédération Nationale pour la Pêche en France mette sur pied un comité composé d’experts mais aussi de pêcheurs réputés pour débuter la vraie course à la grosse prise. Ca pourrait permettre de faire évoluer les mentalités et en outre de développer le commerce avec la vente de nouveaux produits spécialisés. L’émulsion créée autour du phénomène permettrait de vraiment savoir ce que nos rivières, fleuves, lacs et étangs sont capables de produire. Pour l’instant c’est le flou. Il y a eu aux débuts du magasine Declic Pêche, une tentative de promotion de la pêche des specimen au travers de la « Specimen Academy » mais cette tentative très prometteuse semble avoir quelque peu avortée. Je pense qu’une base légale et institutionnelle (comité de gestion des records) est un préalable au développement du specimen hunting en France.
- La culture de la recherche du poisson trophée n’est tout simplement pas dans les mœurs car il n’existe à proprement parler, pas de pièces d’eau avec des populations de gros sujets avérées. Je suis sûr qu’il y a des records partout, et qu’il suffit de les prendre, mais il n’existe pas, par exemple de rivière avec des barbeaux énormes et pas de petits sujets. En France, la prise d’une très belle pièce est souvent l’œuvre du hasard alors qu’un pêcheur recherchait ses congénères de moindre taille (je parle ici des poissons hormis carpe et silure). Comment avoir une approche spécialisée dans la recherche de grosses prises d’une espèce en particulier si le plan d’eau ou la rivière possède une population tout ce qu’il y a de plus pyramidale ? Prenons un exemple : le barbeau, au hasard. Je l’ai déjà évoquée dans d’autres articles, la rivière Great Ouse est le théâtre de l’activité d’une population hors norme de barbeaux. Ces très gros barbeaux font le poids qu’ils font pour plusieurs raisons, déjà développées dans un autre article : un milieu sain, beaucoup de nourriture (y compris beaucoup de pellets lancés par les pêcheurs, très énergétiques), peu de concurrence. Il y a donc peu de poissons mais très gros ! A ma connaissance, un tel phénomène n’existe pas en France… les rivières à barbeaux ont des populations présentant des petits sujets en très grand nombre, des sujets moyens en assez grand nombre, des gros sujets plutôt rares et des specimen rarissimes. Imaginez-vous bien la situation de la rivière Great Ouse. Si vous allez y pêcher le barbeau, il est quasiment assuré que dès la première prise, vous allez exploser votre record perso !
- La mentalité française n’est pas adaptée à la traque des trophées. Je vais parler « en général » dans les lignes qui vont suivre, et je suis bien conscient qu’il y a de nombreuses exceptions. On peut à peu près classer le pêcheur français en 4 catégories :
o Le pêcheur de loisir pur, qui va faire 5-6 parties dans l’année, pour prendre l’air, avec le barbecue et les enfants. Il est difficile de se prétendre specimen hunter dans ces conditions, en effet, 5 parties sur un même poste permettraient tout juste à un specimen hunter, de commencer à connaître l’eau, la population présente et les mœurs des poissons.
o Le pêcheur gastronome, qui va pêcher plutôt des espèces à forte valeur gastronomique (essentiellement des carnassiers). L’objectif de ce pêcheur est plutôt de prendre beaucoup de poissons corrects (comprendre par correct, « faisant la maille », même si à mon sens il n’est vraiment pas correct de conserver un bec de moins de 60-65… bon bref, autre débat…). Celui-ci va donc employer des techniques susceptibles de prendre un maximum de poissons, sans vouloir les sélectionner par la taille.
o Le pêcheur de concours, qui va lui aussi tenter de prendre un maximum de poissons, un maximum de gros si possibles mais il sera plus rentable pour lui de prendre 10 brêmes d’un kilo qu’une brême de 7 kilos alors que la prise d’une brême de 7 kg est une toute autre performance que la prise de 10 brêmes d’un kilo ! On ne trouvera donc pas de specimen hunter dans cette catégorie.
o Le pêcheur dit « moderne » qui emploie essentiellement des techniques de pêche aux leurres, pour prendre des poissons (des carnassiers ou assimilés donc) et les relâcher ensuite. On entend ici et là parler de « No kill » et de « Catch and release ». L’aspect « fun » de la pêche est promu par ce courant et je ne peux qu’applaudir des deux mains quand il s’agit de toucher les jeunes (dont je fais partie, soit dit au passage, enfin j’espère encore…) mais la quantité de prises est donc préférée à la taille d’une manière générale.
Pas de place pour le specimen hunter donc. Mais on peut toujours rêver : certaines pièces d’eau, j’en suis sûr, ne demandent qu’à montrer de quoi elles sont capables et peut-être que quelques belles prises mettraient la puce à l’oreille de certains passionnés…
3/ Un specimen hunter, ça fait quoi ?
Ca pêche. Oui, mais pas seulement.
- Ca voyage. Il n’hésite pas à parcourir le pays de long en large pour maximiser ses chances. Quelle meilleure idée que de tenter de battre un record dans la pièce d’eau où à été pris le précédent record ? Le specimen hunter n’hésite pas à cibler une pièce d’eau pour une espèce pendant une période de l’année puis à traverser tout le territoire pour changer d’espèce et de pièce d’eau. Il franchit parfois les frontières aussi, avec par exemple de nombreux carpistes anglais qui viennent en France éclater leur record perso (les carpes anglaises ne passent pas les 30 kg ou tout juste le top 5). Mais ils ne font pas d’amalgames et savent qu’on ne peut comparer une carpe ou un silure anglais à son cousin français. Ils différencient bien alors leur record en Angleterre et leur record hors Angleterre.
- Ca lit, ça écoute, ça regarde. La prise d’information est très importante dans l’approche du specimen hunter. Il faut savoir qu’est ce qui se prend, quand, où et comment. Les revues spécialisées, les sites Internet, mais surtout le « réseau » du specimen hunter, sont ses armes de prédilection dans la préparation de la traque. Il est important de connaître beaucoup de gens qui pêchent régulièrement pour savoir ce qui se fait. C’est peut-être seulement une impression mais les anglais semblent beaucoup moins avares de conseils et de tuyaux avec leurs confrères pêcheurs que les français. Peut-être parce qu’ils savent que 99% des anglais remettent leur poisson à l’eau, sont respectueux des postes, des autres pêcheurs et des lois. Les chiffres français sont nettement plus bas…
- Ca prépare. Le matériel doit être au point car plusieurs semaines de traque peuvent se traduire par une seule touche concrète ! Si le nœud lâche ou le moulinet s’enraille, c’est la catastrophe. A propos de matériel, on voit en Angleterre de nombreux produits qui ne trouveraient sûrement jamais preneur en France, il s’agit des cannes de spécialiste : des cannes totalement adaptées à la pêche d’une espèce, voir d’une espèce avec une technique. Du coté des esches, le specimen hunter est toujours aux aguets : nouveaux produits, nouvelles méthodes d’amorçage etc… L’important est ensuite de tester tout ça, quitte à revenir à un bon vieux lombric s’il le faut !
- Ca pêche, ça repêche, ça rerepêche, encore et toujours et quand ça a fini de pêcher, ça pêche à nouveau. Il n’y a pas de secret, aussi préparé, informé et équipé soit-il, le specimen hunter ne battra pas de records sans tremper le fil. En fait, il faudra qu’il le trempe longtemps et souvent car on pourra faire ce qu’on veut et dire ce qu’on veut, les résultats de pêche sur une année sont plus ou moins proportionnels au nombre de sorties effectuées. Il va donc devoir investir beaucoup de temps dans sa quête, ce qui doit rendre le résultat, si positif, tout simplement jouissif. Mais qu’est ce que ça pêche un specimen hunter ? Silures et carpes, j’en ai déjà parlé, mais aussi de nombreuses autres espèces au moins aussi intéressantes, voir plus. Des barbeaux de plus de 6 kg, des chevesnes de 3 kg, des tanches de 4 kg, des brêmes de 5 kg, des carassins de 2kg, des rotengles de 1 kg, des gardons de 1 kg sont des poissons typiquement recherchés par les specimen hunters.
Si cette approche de la pêche vous intéresse, orientez-vous vers :
- des sites Internet anglais
o le site de Martin Bowler (specimen hunter réputé)
o un site spécialisé sur la pêche de la tanche
o un site spécialisé sur la pêche du barbeau
- la presse halieutique anglaise (Angling Times, Improve your coarse fishing…)
- certains DVD dédiés à ce type de pêche
o Catching the impossible
o Record Breaking Fish (génialissime)
Je citerai pour conclure Mick Brown (qui a mis au sec un bon paquet de brochets spécimen) : Cinq minutes au bon endroit valent mieux que deux jours au mauvais.
Je vous laisse méditer.
je me suis intéressé depuis quelques temps à cette approche qu'on trouve peu (pas?) en France et qui m'interpelle et attise ma convoitise.
Je vous laisse lire le fruit de ma réflexion dont l'original se trouve ici.
La traque du big fish est un technique à part entière. J'ai voulu, dans les lignes qui suivent, faire un petit topo sur le phénomène car cette approche m'intéresse de plus en plus.
1/ Un specimen hunter, c’est quoi ?
« Specimen hunter »
Qu’évoque ce qualificatif pour le pêcheur lambda ?
On pourrait se baser sur la traduction littérale de ce mot : « chasseur de spécimen ».
On ne peut pas être plus clair, pas vrai ? Les specimen-hunters sont bel et bien des chasseurs, des traqueurs, des piégeurs, bien plus que des pêcheurs, même si leurs proies sont à nageoires et qu’ils utilisent des cannes à pêche.
2/ Un specimen hunter, on en trouve où ?
En Angleterre point à la ligne.
Bon, ok, pas qu’en Angleterre, mais presque. En tous cas, c’est de ce pays qu’est venu, comme beaucoup d’autres courants, mais aussi matériels, esches et techniques, la mode des specimen hunters.
Je m’intéresse depuis quelques temps beaucoup plus à ce qui se fait en Angleterre que ce qui se fait en France, pour la simple et bonne raison que la qualité de la littérature, des sites web, des vidéos… est bien meilleure qu’en France. Bon OK, il faut comprendre l’anglais à l’écrit et à l’oral et il est vrai que les langues étrangères ne sont pas la passion ni la tasse de thé du Français moyen, mais chacun aurait fort à y gagner à aller jeter un œil outre manche, chez « ceux qui savent » et qui ont plusieurs années d’avance sur nous.
En France, l’approche de la traque du specimen (pour parler en bon français) se cantonne presque exclusivement à la carpe et au silure. Ceci peut s’expliquer par plusieurs hypothèses :
- Il n’y a pas en France l’équivalent du « British Fish Committee », à savoir l’instance qui valide et répertorie officiellement les prises de specimen. Ce comité est composé de spécialistes, notamment des hydrobiologistes et des ichtyologues et l’homologation d’un record est tout ce qu’il y a de plus sérieux lorsque les dossiers passent entre leurs mains. En France, la seule solution officielle de faire valider un record, c’est de faire appel à un huissier. Pour cela, il faut sortir quelques deniers, avoir un huissier prêt à se déplacer 7 jours sur 7 et 16h/24 voire plus, être équipé de quoi peser le poisson de manière précise avec du matériel (peson) normalisé… bref, c’est la croix et la bannière ! Alors bien sûr, vous allez me parler des revues spécialisées qui avaient mis sur pied il y a déjà pas mal d’années les records de France, mis tout ceci est non officiel et certaines revues ont abandonné le système car les abus pouvaient devenir légion. La validation du résultat ne reposait alors que sur l’honnêteté du pêcheur et d’un détaillant de pêche qui n’avait aucune obligation de neutralité. On pourrait imaginer que la Fédération Nationale pour la Pêche en France mette sur pied un comité composé d’experts mais aussi de pêcheurs réputés pour débuter la vraie course à la grosse prise. Ca pourrait permettre de faire évoluer les mentalités et en outre de développer le commerce avec la vente de nouveaux produits spécialisés. L’émulsion créée autour du phénomène permettrait de vraiment savoir ce que nos rivières, fleuves, lacs et étangs sont capables de produire. Pour l’instant c’est le flou. Il y a eu aux débuts du magasine Declic Pêche, une tentative de promotion de la pêche des specimen au travers de la « Specimen Academy » mais cette tentative très prometteuse semble avoir quelque peu avortée. Je pense qu’une base légale et institutionnelle (comité de gestion des records) est un préalable au développement du specimen hunting en France.
- La culture de la recherche du poisson trophée n’est tout simplement pas dans les mœurs car il n’existe à proprement parler, pas de pièces d’eau avec des populations de gros sujets avérées. Je suis sûr qu’il y a des records partout, et qu’il suffit de les prendre, mais il n’existe pas, par exemple de rivière avec des barbeaux énormes et pas de petits sujets. En France, la prise d’une très belle pièce est souvent l’œuvre du hasard alors qu’un pêcheur recherchait ses congénères de moindre taille (je parle ici des poissons hormis carpe et silure). Comment avoir une approche spécialisée dans la recherche de grosses prises d’une espèce en particulier si le plan d’eau ou la rivière possède une population tout ce qu’il y a de plus pyramidale ? Prenons un exemple : le barbeau, au hasard. Je l’ai déjà évoquée dans d’autres articles, la rivière Great Ouse est le théâtre de l’activité d’une population hors norme de barbeaux. Ces très gros barbeaux font le poids qu’ils font pour plusieurs raisons, déjà développées dans un autre article : un milieu sain, beaucoup de nourriture (y compris beaucoup de pellets lancés par les pêcheurs, très énergétiques), peu de concurrence. Il y a donc peu de poissons mais très gros ! A ma connaissance, un tel phénomène n’existe pas en France… les rivières à barbeaux ont des populations présentant des petits sujets en très grand nombre, des sujets moyens en assez grand nombre, des gros sujets plutôt rares et des specimen rarissimes. Imaginez-vous bien la situation de la rivière Great Ouse. Si vous allez y pêcher le barbeau, il est quasiment assuré que dès la première prise, vous allez exploser votre record perso !
- La mentalité française n’est pas adaptée à la traque des trophées. Je vais parler « en général » dans les lignes qui vont suivre, et je suis bien conscient qu’il y a de nombreuses exceptions. On peut à peu près classer le pêcheur français en 4 catégories :
o Le pêcheur de loisir pur, qui va faire 5-6 parties dans l’année, pour prendre l’air, avec le barbecue et les enfants. Il est difficile de se prétendre specimen hunter dans ces conditions, en effet, 5 parties sur un même poste permettraient tout juste à un specimen hunter, de commencer à connaître l’eau, la population présente et les mœurs des poissons.
o Le pêcheur gastronome, qui va pêcher plutôt des espèces à forte valeur gastronomique (essentiellement des carnassiers). L’objectif de ce pêcheur est plutôt de prendre beaucoup de poissons corrects (comprendre par correct, « faisant la maille », même si à mon sens il n’est vraiment pas correct de conserver un bec de moins de 60-65… bon bref, autre débat…). Celui-ci va donc employer des techniques susceptibles de prendre un maximum de poissons, sans vouloir les sélectionner par la taille.
o Le pêcheur de concours, qui va lui aussi tenter de prendre un maximum de poissons, un maximum de gros si possibles mais il sera plus rentable pour lui de prendre 10 brêmes d’un kilo qu’une brême de 7 kilos alors que la prise d’une brême de 7 kg est une toute autre performance que la prise de 10 brêmes d’un kilo ! On ne trouvera donc pas de specimen hunter dans cette catégorie.
o Le pêcheur dit « moderne » qui emploie essentiellement des techniques de pêche aux leurres, pour prendre des poissons (des carnassiers ou assimilés donc) et les relâcher ensuite. On entend ici et là parler de « No kill » et de « Catch and release ». L’aspect « fun » de la pêche est promu par ce courant et je ne peux qu’applaudir des deux mains quand il s’agit de toucher les jeunes (dont je fais partie, soit dit au passage, enfin j’espère encore…) mais la quantité de prises est donc préférée à la taille d’une manière générale.
Pas de place pour le specimen hunter donc. Mais on peut toujours rêver : certaines pièces d’eau, j’en suis sûr, ne demandent qu’à montrer de quoi elles sont capables et peut-être que quelques belles prises mettraient la puce à l’oreille de certains passionnés…
3/ Un specimen hunter, ça fait quoi ?
Ca pêche. Oui, mais pas seulement.
- Ca voyage. Il n’hésite pas à parcourir le pays de long en large pour maximiser ses chances. Quelle meilleure idée que de tenter de battre un record dans la pièce d’eau où à été pris le précédent record ? Le specimen hunter n’hésite pas à cibler une pièce d’eau pour une espèce pendant une période de l’année puis à traverser tout le territoire pour changer d’espèce et de pièce d’eau. Il franchit parfois les frontières aussi, avec par exemple de nombreux carpistes anglais qui viennent en France éclater leur record perso (les carpes anglaises ne passent pas les 30 kg ou tout juste le top 5). Mais ils ne font pas d’amalgames et savent qu’on ne peut comparer une carpe ou un silure anglais à son cousin français. Ils différencient bien alors leur record en Angleterre et leur record hors Angleterre.
- Ca lit, ça écoute, ça regarde. La prise d’information est très importante dans l’approche du specimen hunter. Il faut savoir qu’est ce qui se prend, quand, où et comment. Les revues spécialisées, les sites Internet, mais surtout le « réseau » du specimen hunter, sont ses armes de prédilection dans la préparation de la traque. Il est important de connaître beaucoup de gens qui pêchent régulièrement pour savoir ce qui se fait. C’est peut-être seulement une impression mais les anglais semblent beaucoup moins avares de conseils et de tuyaux avec leurs confrères pêcheurs que les français. Peut-être parce qu’ils savent que 99% des anglais remettent leur poisson à l’eau, sont respectueux des postes, des autres pêcheurs et des lois. Les chiffres français sont nettement plus bas…
- Ca prépare. Le matériel doit être au point car plusieurs semaines de traque peuvent se traduire par une seule touche concrète ! Si le nœud lâche ou le moulinet s’enraille, c’est la catastrophe. A propos de matériel, on voit en Angleterre de nombreux produits qui ne trouveraient sûrement jamais preneur en France, il s’agit des cannes de spécialiste : des cannes totalement adaptées à la pêche d’une espèce, voir d’une espèce avec une technique. Du coté des esches, le specimen hunter est toujours aux aguets : nouveaux produits, nouvelles méthodes d’amorçage etc… L’important est ensuite de tester tout ça, quitte à revenir à un bon vieux lombric s’il le faut !
- Ca pêche, ça repêche, ça rerepêche, encore et toujours et quand ça a fini de pêcher, ça pêche à nouveau. Il n’y a pas de secret, aussi préparé, informé et équipé soit-il, le specimen hunter ne battra pas de records sans tremper le fil. En fait, il faudra qu’il le trempe longtemps et souvent car on pourra faire ce qu’on veut et dire ce qu’on veut, les résultats de pêche sur une année sont plus ou moins proportionnels au nombre de sorties effectuées. Il va donc devoir investir beaucoup de temps dans sa quête, ce qui doit rendre le résultat, si positif, tout simplement jouissif. Mais qu’est ce que ça pêche un specimen hunter ? Silures et carpes, j’en ai déjà parlé, mais aussi de nombreuses autres espèces au moins aussi intéressantes, voir plus. Des barbeaux de plus de 6 kg, des chevesnes de 3 kg, des tanches de 4 kg, des brêmes de 5 kg, des carassins de 2kg, des rotengles de 1 kg, des gardons de 1 kg sont des poissons typiquement recherchés par les specimen hunters.
Si cette approche de la pêche vous intéresse, orientez-vous vers :
- des sites Internet anglais
o le site de Martin Bowler (specimen hunter réputé)
o un site spécialisé sur la pêche de la tanche
o un site spécialisé sur la pêche du barbeau
- la presse halieutique anglaise (Angling Times, Improve your coarse fishing…)
- certains DVD dédiés à ce type de pêche
o Catching the impossible
o Record Breaking Fish (génialissime)
Je citerai pour conclure Mick Brown (qui a mis au sec un bon paquet de brochets spécimen) : Cinq minutes au bon endroit valent mieux que deux jours au mauvais.
Je vous laisse méditer.
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Dim 20 Sep 2009 - 21:47
Bravo tu viens de battre le record du post le plus long du fofo...çà aussi çà s'appelle du Spécimen Hunting
Bon...trêve de plaisanterie ce topic n'est pas dénué d'intêrret à plusieurs titres,tu fais bien de le soulever si nous hébergeons quelques téméraires pour se lancer dans cette aventure certains d'ailleur sont déjà bien partis
Le phénomène "carpiste" avec l'immersion de nombreuses bouillettes proteinées dans les rivières,plans d'eau etc...font que cette manne est assimilée par les carpe comme nourriture naturelle qui leur profite depuis quelques années à produire des poissons toujours plus gros sur notre territoire,le reste de la chaîne alimentaire aussi (poissons blanc dit indésirables) se qui explique parfois la prise record de brêmes,chevesnes,barbeaux etc...bien plus gros que ceux que prenaient nos aïeux
A nous maintenant d'en profiter...
@+Eric
Bon...trêve de plaisanterie ce topic n'est pas dénué d'intêrret à plusieurs titres,tu fais bien de le soulever si nous hébergeons quelques téméraires pour se lancer dans cette aventure certains d'ailleur sont déjà bien partis
Le phénomène "carpiste" avec l'immersion de nombreuses bouillettes proteinées dans les rivières,plans d'eau etc...font que cette manne est assimilée par les carpe comme nourriture naturelle qui leur profite depuis quelques années à produire des poissons toujours plus gros sur notre territoire,le reste de la chaîne alimentaire aussi (poissons blanc dit indésirables) se qui explique parfois la prise record de brêmes,chevesnes,barbeaux etc...bien plus gros que ceux que prenaient nos aïeux
A nous maintenant d'en profiter...
@+Eric
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Dim 20 Sep 2009 - 23:39
A bien réfléchir ,je ne pense pas que la recherche du gros specimen soit uniquement pratiquée par les Anglais certes ,c'est ton "dada" du moment ,et pour faire court ,je peux t'assurer que c'était le mien dans les années 1970 et curieusement pas en Angleterre, mais belle et bien en France où la Meuse sauvage abritait une formidable population de barbeaux frisant le mètre .Mon record perso 92cm,mais revenons à notre époque:en plein Bar le Duc(Pont Notre Dame )de tels spécimen coulent une vie tranquille (1ére catégorie)sous le regard admiratif des passants ,parcours mouche uniquement...Pour le secteur Meuse sauvage précité il s'agit de Bannoncourt ,et Tilly .
Pour le poids de tels poisons, par contre ,je te concède une différence, sans doute notoire due à la nourriture naturelle, mais comme tu le signales justement, également aux kilos de pellets,bouillettes ,pâtées balancés avec abondance par ces fanas du gros .Pour avoir suivi sur la P et les P les articles d'un pêcheur anglais à la recherche permanente de ces poissons records(surtout en poids) ,perso j'aurais tendance à dire que ce sont des poissons en "surcharge pondéral" dont la morphologie ne me fait pas rêver....barbeaux pansus ,brèmes et tanches diformes,et ne parlons pas des effets secondaires de toutes ces nourritures de farines aglomérées that is the question my friend I'm sorry
En Meuse, Barbeaux ,jeunes,beaux, sveltes ,dynamiques,cherchent pêcheurs mêmes références pour contacts et + si affinités
Papy un peu enrobé du bedon
Pour le poids de tels poisons, par contre ,je te concède une différence, sans doute notoire due à la nourriture naturelle, mais comme tu le signales justement, également aux kilos de pellets,bouillettes ,pâtées balancés avec abondance par ces fanas du gros .Pour avoir suivi sur la P et les P les articles d'un pêcheur anglais à la recherche permanente de ces poissons records(surtout en poids) ,perso j'aurais tendance à dire que ce sont des poissons en "surcharge pondéral" dont la morphologie ne me fait pas rêver....barbeaux pansus ,brèmes et tanches diformes,et ne parlons pas des effets secondaires de toutes ces nourritures de farines aglomérées that is the question my friend I'm sorry
En Meuse, Barbeaux ,jeunes,beaux, sveltes ,dynamiques,cherchent pêcheurs mêmes références pour contacts et + si affinités
Papy un peu enrobé du bedon
- toineconceptSandre en lac
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Lun 21 Sep 2009 - 7:30
Eric a écrit:Bravo
Le phénomène "carpiste" avec l'immersion de nombreuses bouillettes proteinées dans les rivières,plans d'eau etc...font que cette manne est assimilée par les carpe comme nourriture naturelle qui leur profite depuis quelques années à produire des poissons toujours plus gros sur notre territoire,le reste de la chaîne alimentaire aussi (poissons blanc dit indésirables) se qui explique parfois la prise record de brêmes,chevesnes,barbeaux etc...bien plus gros que ceux que prenaient nos aïeux
@+Eric
chez les carpistes , on appelle ça le < boillie bulding > effectivement , ça leur profite bien l'apport en bouille et surtout en pellet comme en angleterre .
cela etant , pour le carpiuste , la recherche du gros et les sessions sur des sites à gros fishs , font partie du cursus ( st cass , l'orient etc....)
maintenant quel pecheur de carna va faire 500 km et planter la tente 1 semaine pour faire une session sur un grand lac ou se trouve la plupars du temps les gros pike .
les types qui prennent du gros en general sont ceux qui habitent à coté d'une < mine à thon > et qui adapte tout simplement leur peche aux poissons qu'ils recherche .
perso , de toulouse , pour la carpe , je vais regulierement à st cass dans le var , la raho dans les po , le pareloup , cabanac dans l'aveyron etc..... mais pour le carna , je me deplace pas autant .
une anecdote , l'an dernier , j'ai essayé d'organiser une sortie carna sur le pareloup avec le forum carnatoulouse .
j'amenais mes biwy ... j'en ai quatre , mes beds etc pour le couchage et proposais de regrouper les pietons et ceux qui avaient un boat et un thermique .
tout le monde a trouvé ça bien ..... et personne n'a voulu se bouger pour un week end tout est à peu pres dit .
- InvitéInvité
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Lun 21 Sep 2009 - 13:46
desolé thomas je
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 28 Mai 2011 - 13:18
Salut,
les specimen hunters anglais sont en ébullition.
Récemment le record d'Angleterre de la brême commune a été battu avec un plateau géant de 20 lbs 2 oz. C'est ici.
De plus, le record de la perche devrait tomber sous peu. Un réservoir à truite a été ouvert à la pêche au leurre depuis peu (mouche uniquement jusque là) et plusieurs perches de 5 lbs ont été prises et certaines dépassant les 6 voire 7 lbs ont été observées. C'est là.
@+
les specimen hunters anglais sont en ébullition.
Récemment le record d'Angleterre de la brême commune a été battu avec un plateau géant de 20 lbs 2 oz. C'est ici.
De plus, le record de la perche devrait tomber sous peu. Un réservoir à truite a été ouvert à la pêche au leurre depuis peu (mouche uniquement jusque là) et plusieurs perches de 5 lbs ont été prises et certaines dépassant les 6 voire 7 lbs ont été observées. C'est là.
@+
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 28 Mai 2011 - 13:41
Yep chez nous aussi nous avons de bonnes chances de toucher de tels poissons
@+Eric
@+Eric
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 28 Mai 2011 - 13:59
Sans doute mais chez nous cela passerait totalement inaperçu.
@+
@+
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 28 Mai 2011 - 14:13
Evidemment, personne ne s'interresse vraiment au sujet en France
@+Eric
@+Eric
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 28 Mai 2011 - 14:17
Que veux-tu, on ne peut pas être le numéro un mondial de la gastronomie et le numéro un de la pêche !
Faut en laisser pour les autres.
Je préfère la pêche française, parce que la bouffe anglaise ...
@+
Faut en laisser pour les autres.
Je préfère la pêche française, parce que la bouffe anglaise ...
@+
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Jeu 16 Juin 2011 - 20:57
Et voilà, le record de la perche est tombé: 6 lbs 3 oz
C'est là.
@+
C'est là.
@+
- julien 57Pêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Jeu 16 Juin 2011 - 21:12
Une question me vient à l'esprit...
lors de la pesée du poisson, pour être officialisé celui-ci est tué il me semble... pourquoi? pour lui vider son estomac?
ca serait logique...
sinon hop 2 gardons dans la bouche en plus et le tour est joué
lors de la pesée du poisson, pour être officialisé celui-ci est tué il me semble... pourquoi? pour lui vider son estomac?
ca serait logique...
sinon hop 2 gardons dans la bouche en plus et le tour est joué
- EricPêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Jeu 16 Juin 2011 - 21:21
En règle générale en Angleterre les poissons ne sont pas sacrifiés, il y a des méthodes pour les maintenir en vie et les faire homologuer chez qui de droit
@+Eric
@+Eric
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Jeu 16 Juin 2011 - 21:36
Les poissons ne sont pas sacrifiés en effet.
Photos détaillées + déclaration sur l'honneur des témoins
Photos détaillées + déclaration sur l'honneur des témoins
- julien 57Pêcheur de lacs et rivières
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Jeu 16 Juin 2011 - 23:04
Bien ca qu'ils soient pas sacrifiés
mais quand je vois la difference de poids qu'il y a entre un début et fin de pêche lorsque je fais une pêche au coup... c'est hallucinant surtout pour les chats ce sont des vrais boules après
mais quand je vois la difference de poids qu'il y a entre un début et fin de pêche lorsque je fais une pêche au coup... c'est hallucinant surtout pour les chats ce sont des vrais boules après
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Ven 17 Juin 2011 - 8:01
Les poissons anglais, surtout les poissons blancs, sont toujours des poissons très gras. Pas besoin de les remplir d'amorce pour les gonfler.
Ils sont gavés au pellet à longueur d'année.
Le board du rod caught fish committee le dit: les poissons ne deviennent pas plus longs mais plus gros (sous-entendu, gras)
@+
Ils sont gavés au pellet à longueur d'année.
Le board du rod caught fish committee le dit: les poissons ne deviennent pas plus longs mais plus gros (sous-entendu, gras)
@+
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Dim 9 Oct 2011 - 19:09
Record battu pour la perche en Angleterre à nouveau: 6 lbs 4 oz (2.835 kg).
Pris au feeder (lombric), méthode typiquement anglaise pour ce poisson, par rapport à nos méthodes continentales plus ... "carnassières".
Le détail ici.
@+
Pris au feeder (lombric), méthode typiquement anglaise pour ce poisson, par rapport à nos méthodes continentales plus ... "carnassières".
Le détail ici.
@+
- SoOlSilure en rivière
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Dim 9 Oct 2011 - 19:55
Moi j'ai fait tous mes plus gros poissons au leurre de moins de 16cm:
_brochet 1m08 au shad 16cm
_silure1m70 au shad 14cm
_perche 40 au beef 100
Alors qu'au big bait je ne fait que des brochets de 50 à 60
_brochet 1m08 au shad 16cm
_silure1m70 au shad 14cm
_perche 40 au beef 100
Alors qu'au big bait je ne fait que des brochets de 50 à 60
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Sam 21 Avr 2012 - 21:57
Record de la brême commune battu outre Manche: 23 lbs (10.4 kg)
La voici lors sa précédente capture (22 lbs 9 oz):
Prise en gravière.
Trop bizarre ce truc, il n'y a que 2 brêmes dans ce plan d'eau... et toutes les deux sont aux environs de 20 lbs. C'est un truc à grosses carpes et les carpistes prennent parfois une de ces deux brêmes.
Le genre de pièce d'eau bien aseptisée...
Ici pour l'article.
@+
La voici lors sa précédente capture (22 lbs 9 oz):
Prise en gravière.
Trop bizarre ce truc, il n'y a que 2 brêmes dans ce plan d'eau... et toutes les deux sont aux environs de 20 lbs. C'est un truc à grosses carpes et les carpistes prennent parfois une de ces deux brêmes.
Le genre de pièce d'eau bien aseptisée...
Ici pour l'article.
@+
- chabalSandre en lac
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Dim 22 Avr 2012 - 19:51
pour un chevesne record la moselle est bien placée, deja vu du 80cm
Re: Une approche différente: le specimen hunting
Ven 18 Mai 2012 - 18:54
Salut,
record d'Angleterre de la brême bordelière battu: 3 lbs 1 oz (1390g)
C'est ici[.
@+
record d'Angleterre de la brême bordelière battu: 3 lbs 1 oz (1390g)
C'est ici[.
@+
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